Hémorragies externes
[02PR02 / 12-2023] PSC①
[01PR01 / 12-2022] GQS
Fiche Procédure
Cas concret
Définition – Signes
Une hémorragie est une perte de sang prolongée qui provient d’une plaie ou d’un orifice naturel et qui ne s’arrête pas spontanément. Elle imbibe de sang un mouchoir de tissu ou de papier en quelques secondes.
Un saignement dû à une écorchure, une éraflure ou une abrasion cutanée, qui s’arrête spontanément n’est pas une hémorragie.
Le plus souvent, il est facile de constater une hémorragie. Toutefois, celle-ci peut temporairement être masquée par la position de la victime ou un vêtement particulièrement absorbant (manteau, blouson, etc.).
Causes
L’hémorragie est généralement secondaire à un traumatisme comme un coup, une chute, une plaie par un objet tranchant (couteau), un projectile (une balle) ou une maladie comme la rupture de varice chez la personne âgée.
Risques
Les risques d’une perte abondante ou prolongée de sang sont:
- pour la victime : d’entraîner une détresse circulatoire ou un arrêt cardiaque par une diminution importante de la quantité de sang dans l’organisme ;
- pour le sauveteur : d’être infecté par une maladie transmissible s’il présente des effractions cutanées (plaies, piqûres) ou en cas de projection sur les muqueuses (bouche, yeux).
Principes d’action
Le sauveteur doit arrêter ou limiter la perte de sang de la victime et retarder l’installation d’une détresse qui peut entraîner la mort.
Conduite à tenir
- constater l’hémorragie, si nécessaire en écartant les vêtements ;
- demander à la victime de comprimer immédiatement l’endroit qui saigne ou à défaut, le faire à sa place pour arrêter l’hémorragie externe ;
- faire maintenir ou maintenir la compression ;
- allonger confortablement la victime, par exemple sur un lit, un canapé ou à défaut sur le sol1;
- alerter les secours ;
- La position allongée retarde ou empêche l’installation d’une détresse liée à la perte importante de sang.
Un pansement compressif peut remplacer la compression manuelle seulement si elle a permis d’arrêter le saignement. Le pansement compressif ne peut pas remplacer la compression manuelle si l’hémorragie n’est pas contrôlée. Si le saignement se poursuit après la mise en place d’un pansement compressif, reprendre la compression directe par-dessus le pansement compressif ;
Si la compression directe d’une hémorragie d’un membre est inefficace (le saignement persiste malgré tout) ou impossible (nombreuses victimes, catastrophes, situations de violence collective ou de guerre, nombreuses lésions, plaie inaccessible, corps étranger), mettre en place un garrot au-dessus de la plaie (entre le cœur et la plaie) pour arrêter le saignement en réalisant un garrot improvisé. Cependant, s’il est disponible, il est préférable d’utiliser un garrot de fabrication industrielle, spécialement conçu à cet effet ;
- rassurer la victime, en lui parlant régulièrement et en lui expliquant ce qui se passe ;
- protéger la victime contre la chaleur, le froid ou les intempéries, la réchauffer si nécessaire ;
- surveiller l’apparition de signes d’aggravation.
Dans tous les cas, si l’état de la victime s’aggrave (sueurs abondantes, sensation de froid, pâleur intense, perte de connaissance) :
- contacter à nouveau les secours pour signaler l’aggravation ;
- pratiquer les gestes qui s’imposent si la victime a perdu connaissance ou présente un arrêt cardiaque.
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Conduites à tenir particulières
En présence d’une victime qui saigne du nez :
- l’asseoir, tête penchée en avant (ne jamais l’allonger) ;
- lui demander de se moucher vigoureusement ;
- lui demander de comprimer les deux narines avec les doigts, durant 10 minutes sans relâcher ;
- demander un avis médical si :
- le saignement ne s’arrête pas ou se reproduit ;
- le saignement survient après une chute ou un coup ;
- la victime prend des médicaments, en particulier ceux qui augmentent les saignements.
En présence d’une victime qui vomit ou crache du sang :
Il s’agit d’un signe pouvant traduire une maladie grave nécessitant une prise en charge médicale.
- installer la victime dans la position :
- où elle se sent le mieux si elle est consciente ;
- allongée, en position stable sur le côté si elle a perdu connaissance.
- faire alerter ou alerter les secours et appliquer les consignes ;
- surveiller en permanence.
En présence d’une victime qui perd du sang par un orifice naturel (sauf le nez) et de façon inhabituelle :
- allonger la victime ;
- faire alerter ou alerter les secours et appliquer les consignes.
En cas d’aggravation :
- contacter à nouveau les secours pour signaler l’aggravation ;
- pratiquer les gestes qui s’imposent si la victime a perdu connaissance.
Contact du sauveteur avec le sang de la victime
Si le sauveteur risque d’entrer en contact avec le sang de la victime, il doit si possible :
- se protéger par le port de gants ;
- à défaut glisser sa main dans un sac plastique.
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En cas de contact avec le sang d’une victime:
- ne pas porter les mains à la bouche, au nez ou aux yeux ;
- ne pas manger avant de s’être lavé les mains et de s’être changé ;
- retirer les vêtements souillés de sang le plus tôt possible après la fin de l’action de secours ;
- se laver les mains ou toute zone souillée par le sang de la victime, appliquer éventuellement un gel hydroalcoolique ;
- demander un avis médical, sans délai si le sauveteur :
- présente une plaie, même minime, ayant été souillée ;
- a subi une projection sur le visage.